mardi 6 novembre 2012

Un nouveau départ

Vous l'aurez remarqué, je me suis faite plus qu'absente ces derniers temps.

La faute à beaucoup de choses, et à un changement de vie, non désiré au départ, qui m'a beaucoup changé ces derniers mois. Du coup, ce blog appartient à mon ancienne vie. Il est la source de beaucoup de belles rencontres, ce que je ne veux pas perdre, mais il est aussi rempli de souvenirs un peu douloureux, que je veux laisser de côté pour l'instant. Plus tard, ils ne seront que de jolis souvenirs, quand le temps aura fait son travail d'oubli.

Aussi, je vous invite à me rejoindre là bas, à mettre à jour vos liens, et à me pardonner de mon trop grand silence.

Pendant les prochains jours je mettrais à jour mon challenge, et je vais voir si je rapatrie ou non mes anciens billets, en attendant ce blog reste ouvert, parce qu'il a été trop important à mes yeux pour que je le détruise d'un coup.

A tout de suite, ailleurs !

samedi 29 septembre 2012

Il faut qu'on parle de Kevin de Lionel Shriver

Après avoir lu pendant plus d'un mois des livres dont je n'avais strictement rien à dire (à part Middlemarch, bien sûr), qui s'ils ne m'ont pas transcendée, ont eu le mérite de me distraire et de me faire oublier certaines choses, j'avais envie de revenir à une lecture un peu plus profonde.

D'habitude, je choisis mes livres de manière très aléatoire, à cause de la couverture, d'une tocade subite pour un sujet du à une émission, d'un article lu par hasard, d'une envie de continuer mon défi des livres à avoir lus, bref, selon l'humeur. Cette fois ci c'est un peu différent. J'ai vu pendant quelques temps une amie très chère trimballer dans son sac, à chaque fois que l'on se voyait, un livre. Alors forcément, j'ai eu envie de le lire. Pour en parler avec elle bien sûr, mais aussi parce que je suis une grande curieuse :)

Il faut qu'on parle de Kevin est la relation épistolaire, si l'on peut dire, d'une femme avec son ex-mari. Nous ne lisons que ses lettres à elle. Elles parlent de leur histoire, de leur fils, et d'une tragédie. Kevin, le fils dont il s'agit a perpétré un massacre. Un jeudi qui a changé la vie de toute cette famille, et qui a marquée la narratrice au fer rouge. Alors, elle écrit.

Je n'en dirais pas plus sur l'histoire, de peur de révéler les détails que l'on apprend au fur et à mesure des lettres, jusqu'à l'ultime révélation, glaçante et qui remet beaucoup en cause. Une claque dans la figure, après une lecture qui interroge énormément. Parce qu'Eva, la mère de Kevin, ne verse pas dans le pathos et la lamentation. Implacable, aussi bien avec elle même qu'avec son fils, elle raconte, parle de son rôle de mère, de son absence d'amour pour cet enfant qu'elle a toujours trouvé inquiétant. Dès sa naissance. Que jusque lors elle n'a jamais aimé, malgré ses efforts. Elle parle de son envie de ne pas être mère, du fait qu'elle a cédé à la pression de son mari, et de la société, elle interroge sur la maternité, sur l'instinct maternel, qui semble alors être un mythe éculé. Est-on obligés d'aimer son enfant? Est-ce l'éducation qui transforme un être a priori innocent en un monstre, ou est-ce là, dès le début?
Le sujet douloureux des Mass murderers, (qui ne connaît pas Colombine maintenant?) plus connus que leurs victimes, dont on ne sait pas trop pourquoi ils passent tout à coup à l'acte, et qui effraient, parce qu'on ne comprend pas, est évoqué avec une grande finesse par le prisme de cette mère, qui porte le poids douloureux d'avoir fait naître la source de la mort de plusieurs innocents.
Peut-on se remettre de ce genre de choses? Qui doit-on accuser, s'il y a quelqu'un à accuser...
 C'est un livre dérangeant parfois, par les scènes de confrontation entre Kevin et sa mère, entre un gamin trop intelligent, trop désabusé, qui paraît avoir des siècles d'existence et une mère lucide, mais dépassée, qui se bat contre un mari jouant les autruches.

Beaucoup de questions donc, en refermant cet excellent roman. Pas de réponses, et en aura t-on jamais?


mardi 18 septembre 2012

Book and tag


Asphodèle m'aillant collée, je m'empresse de répondre à ce tag qui commence à circuler.

       Le livre que tu as particulièrement aimé...

Diantre. En voilà une question ! Extrêmement difficile de répondre pour moi, parce que j'aime énormément de livres, et que n'en citer qu'un serait une torture. Donc restons sur 2012, et ce sera le club des incorrigibles optimistes. Un livre dévoré, adoré, et qui reste mon meilleur souvenir pour cette année. (pour l'instant !)



Si je devais parler de ceux qui m'ont marqué pour la vie, je parlerais de Persuasion, de Nord et Sud, des Trois mousquetaires, des Enfants de l'Eté (de Robert Sabatier) de l'Elégance du hérisson, du Bonheur des Dames, et j'en passe...

        Un livre qui ne t'a pas plu...

Un grand classique que je déteste (peut être parce que je ressemble plus à Emma que je ne veux me l'avouer)

(ou les Souffrances du jeune Werther de Goethe, ou encore Manon Lescaut de l'abbé Prévost ...)

   Un livre qui est dans ta pal.
 Depuis que j'ai vu The hours (qui est un de mes films préférés) je dois lire Mrs Dalloway de Virginia Woolf. Mais j'aime tellement ce que je sais de l'auteur, j'ai une attente si grande envers ce roman, que je lis toujours la première page et ne continue jamais. Un jour peut être !


            Qui est dans ta Wish-list.
Ma wish list est grande comme le bras, alors ça va être difficile de répondre. Celui-ci en est un parmi tant d'autres. (et contribuerait à agrandir ma collection)


            Auquel tu tiens...

Ma collection de bouquins sur l'histoire de la mode. Maintenant ils ne sont plus rangés comme ça, ils sont un peu plus nombreux, et je n'habite plus au même endroit qu'à l'époque de la photo, mais ce sont mes livres les plus précieux, ou presque (il y a aussi certains cadeaux).

           Que tu voudrais vendre ou troquer.

Ah je ne peux pas vendre mes livres. Les troquer, pas vraiment non plus. Je ne suis pas une grande acheteuse de livres, alors mes achats sont réfléchis, et souvent aimés, voire adorés, du coup, je ne peux pas m'en séparer :)

           Que tu n'as pas réussi à terminer.
Après avoir découvert les écrivains russes avec d'abord Boulgakov, et ensuite Tolstoï, j'ai voulu embrayer sur Dostoï (oui je lui donne un petit nom), mais le livre m'est tombé des mains. Impossible de le continuer après le premier chapitre. Je retenterais, bien sûr, mais là, ce n'était pas le bon timing, tout simplement !

        Le livre dont tu n'as pas encore parlé sur ton blog

Il n'y en a pas qu'un ! Mais le dernier en date, et qui ne tardera pas à être chroniqué, c'est le très bon Il faut qu'on parle de Kevin.



           Que va tu lire en lecture commune?
 Sans doute celui-ci, pour le challenge adéquat :)

Vous connaissez mon petit problème quand il s'agit de refiler le bébé, comme j'ai peur de déranger, je me contenterais de vous dire que si vous voulez y répondre après avoir lu le mien, j'en serais ravie, et que vous pouvez me donner vos liens :)

dimanche 16 septembre 2012

Jane Eyre 2006

Arte a récemment diffusé l'adaptation par la BBC du grand chef d’œuvre qu'est Jane Eyre, alors forcément, nous avons décidé de faire une SC (sachez que ce terme a valu un débat terrible...), séance commune, parce que discuter d'un film ou d'une série avec les copines, c'est quand même mieux. (d'ailleurs allez voir leurs billets : Aymeline (à qui nous devons ce merveilleux challenge) Shelbylee, et Jeneen
Je ne vous ferais pas l'affront de vous dire de quoi parle cette histoire, je crois que tout le monde ou presque connaît Jane et le sombre Mr Rochester.
Si ce n'est pas le cas, ne lisez pas cet article, et lisez le livre !

Venons-en donc aux faits, à l'adaptation.
Pour ce genre de série, le choix des acteurs est crucial. Il faut incarner des héros mythiques, qui ont fait soupirer de nombreux lecteurs, et la tache est ardue. Et c'est ici que le bas blesse une première fois selon moi. Je n'irais pas jusqu'à dire que les deux personnages principaux sont mal joués, mais Ruth Wilson, qui joue Jane, manque cruellement  de passion et ne m'a pas convaincue du tout. Quant à Toby Stephens, il n'a pas non plus su éveiller en moi la groupie qui sommeille, et je préfère largement m'imaginer Michael Fassbender en Rochester. En même temps, comment passer après Michael? Mission impossible, je le crains. (évidemment, ceci est purement subjectif.)

Et puis, il y a le reste. L'enfance de Jane, sa vie au pensionnat, qui est passée à la moulinette en quelques minutes, si bien que si on a pas lu le livre, on se demande bien pourquoi cette gamine a si peur de cette fameuse chambre rouge, et on imagine pas la difficulté de grandir dans un endroit aussi horrible que ce quasi mouroir où notre héroïne a été envoyée. Et ça, ça ne se pardonne pas.

Les relations avec St John et ses sœurs sont survolées, alors que ce sont des personnages à qui je voue une grande tendresse, et qui m'ont semblé avoir une certaine importance dans le roman.

Au final, la série se consacre surtout sur Jane et Rochester, ce qui aurait pu être bien, mais qui m'a plus frustrée qu'autre chose.

Je n'irais pas dire que c'est une mauvaise série, j'ai quand même regardé jusqu'au bout, mais je ne suis pas ressortie emballée du tout, et je ne la regarderais pas de nouveau, malgré mon penchant à revoir à l'infini ce genre d'adaptation, quand elles sont réussies.

Si il ne fallait voir qu'une adaptation je vous conseillerais plus celle de 1983, la plus fidèle à mon sens.

Cet article participait au challenge victorien d'Aymeline. 

dimanche 9 septembre 2012

Middlemarch de George Eliot

Comment parler de Middlemarch? Que dire d'un livre si dense, sans en ôter tout ce qui fait sa particularité, son charme, et parfois le fait glisser de nos mains?


Pour résumer, l'on pourrait dire que nous découvrons le quotidien d'une ville, Middlemarch, à travers le prisme de plusieurs histoires d'amour heureuses et malheureuses. Nous passons donc du mariage de Dorothea, ardente et si avide de savoir, à celui de Lydgate, jeune médecin ambitieux, puis à Fred Vincy, si amoureux de la raisonnable Mary.


Mais s'arrêter à cela ce serait bien peu. Au final, le personnage principal de ce livre, c'est Middlemarch. Les rumeurs, les ragots, les avis des uns et des autres, les rivalités, la politique, les mariages, toutes les petites choses qui font une ville, qui lui donnent de la substance et la rendent unique. C'est là le génie de l'auteur, d'avoir su rendre parfaitement crédible tout cela, en y insérant des scènes de vie, tout en gardant une certaine ligne directrice et quelques personnages clés.

Néanmoins, si je reconnais que j'ai aimé ce livre, que je me suis attachée à certains des personnages, notamment Lydgate, que j'ai plaint de tout mon cœur, à cause de sa futile de femme Rosamond, je me suis parfois assez ennuyée, à cause de certains passages très soporifiques sur la médecine ou sur la politique. On sent bien sûr que l'auteur s'est énormément attardée, documentée, qu'elle a voulu un récit logique et ambitieux, mais qui du coup est parfois d'une lourdeur terrible. 

Heureusement il y a le reste. Les rapports et la différence entre Dorothea et sa sœur (qui est d'une stupidité affligeante parfois), le charme et la naïveté de Fred Vincy, le caractère tempétueux et enflammé de Will, les descriptions d'autres personnages, qui les rendent palpables à nos yeux. (je pense à Casaubon, qui m'a fait frémir d'horreur une bonne partie du livre. )
L'auteur n'est jamais tendre avec ses héros, les décrivant parfois obstinés, souvent bêtes et bornés, portant des œillères, et leur destin n'est pas forcément particulièrement rose. Mais tout cela contribue à nous les faire aimer, avec leurs travers et leurs emportements.

En résumé, il est difficile de parler de ce livre, et je vous engage à vous armer de patience et à le lire pour vous faire une idée, cela vaut la peine !

Et je remercie Shelbylee d'avoir organisé cette Lc :) Vous pouvez aller lire les billets de mes camarades, chez Miss Leo, Mrs Figg, Eliza, Jeneen et bien sûr Shelbylee !

Challenge Victorien et Challenge Thursday Next 


mercredi 15 août 2012

Enola Holmes tome 1 de Nancy Springer

La jeune Enola, au prénom évocateur, puisqu'il peut former Alone, (seule en anglais), fête  seule ses quatorze ans. Du moins avec les domestiques. Pas de trace de sa mère, ce qui a le donc d'irriter quelque peu la jeune fille, qui si elle connaît les errances de l'autorité parentale, estime tout de même que pour son anniversaire, elle aurait pu faire un petit effort.
Oui mais voilà, sa mère ne réapparaît pas. Disparition qui contraint Enola à faire appel à ses deux frères aînés, Mycroft et Sherlock. Sherlock Holmes oui. Les deux frangins ne sont guère tendres avec cette petite qu'ils ne connaissent que très peu, tant la différence d'âge est importante entre eux. Ils sont surtout effarés de découvrir que leur mère les a menés en bateau, surtout Mycroft, et que les soi disantes dépenses liées au domaine et à l'éducation de leur sœur sont sans fondement. Pas de gouvernante, pas de cocher. Mais où est passé l'argent? Et leur mère?

Mycroft ne voit qu'une solution pour dompter Enola, qui lui paraît bien peu sur la voie de devenir une Lady parfaite, et s'empresse de vouloir l'envoyer en pensionnat.

Alors Enola s'enfuit. Puisqu'il faut retrouver sa mère, elle le fera !

Délicieuse enfant que cette Enola. Il me semble que le livre m'aurait ravie étant beaucoup plus jeune, il a tout de même bien plus à l'adulte que je suis, mais ne conviendra pas aux gens qui ont perdu leur âme d'enfant.
Langage des fleurs, messages codés, déguisements et aventures, il y a forcément un petit côté Sherlock là dedans, le contraire eut été choquant. Enola a de qui tenir, pour notre plus grand plaisir.

C'est donc un livre tout à fait distrayant, bien agréable à lire en cas de grosse fatigue, et ne demandant pas grande attention. Nous sommes embarqués dans l'Angleterre des Holmes, et ma foi, ça fait bien plaisir ;)

Edit : et cet article participe au challenge victorien bien sûr !

dimanche 12 août 2012

Rebelle


Comment ne pas aller voir le dernier né Pixar/Disney?

Accompagnée d'une amie chère, par une belle journée ensoleillée, j'ai donc sacrifié au ridicule et mis sur mes lunettes de vue d'affreuses lunettes 3D, et suis partie en Écosse le temps d'un film d'animation.

L'héroïne de cette histoire s'appelle Mérida, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle a du cran. Archère accomplie (la faute à son papa de roi qui lui a offert un arc quand elle était petite), elle est sauvage et indisciplinée, ce qui ne plait pas du tout à Elinor, sa mère, accessoirement reine, et qui veut faire de sa fille une princesse parfaite. Et quand des prétendants arrivent et se battent pour sa main, Mérida décide de prendre en main son destin, pour le pire, et le meilleur.

J'ai lu beaucoup de mauvaises critiques sur ce film d'animation, et j'avoue ne pas comprendre pourquoi. La seule chose qui m'a déplut dans le film, c'est la 3d qui a rendu parfois l'image un peu sombre. Si je n'ai qu'un conseil à vous donner, optez pour la 2d si vous devez aller le voir.
Passé ce petit inconvénient, je me suis régalée.

Je n'irais pas dire que c'est mon préféré (Wall-E est carrément au dessus), mais tout de même, Rebelle tire son épingle du jeu.

Pourquoi?

Grâce à Mérida d'abord, qui déjà par son allure, et sa chevelure rousse et indisciplinée, est un enchantement. Ensuite parce qu'elle a du caractère, mais aussi du cœur, qu'elle sait aller au bout des choses, et reconnaître ses fautes.

Il y a aussi les paysages sublimes, les légendes entremêlées au récit, les feux follets, la sorcière et l'enchantement. De la magie savamment dosée, avec du mystère et de l'humour.

On pourra également parler du trio comique des petits frères de Mérida, qui à eux seuls valent le coup de voir cet animé.

Les prétendants et les clans d'Ecosse valent aussi largement le détour, rien que pour voir le roi se chamailler avec ses amis, se lancer dans des bagarres terribles, et partir à la chasse à l'ours.

C'est aussi une très belle histoire d'amour entre une mère et sa fille.

Et surtout, ATTENTION SPOILER, Mérida ne se marie pas. Et ça, ça m'a vraiment plu. Cela n'aurait pas servi l'histoire, et j'ai trouvé que c'était vraiment un grand pas de la laisser s'accomplir sans un homme !

Je vous laisse avec la bande annonce, et vous engage à le voir :)